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les différentes façons de fabriquer un savon

La fabrication du savon

Plusieurs méthodes peuvent être employées afin de faire du savon (à froid, à chaud, procédé continu, discontinu.) mais toute dépendent d’un seul phénomène ; la saponification.

La saponification

C’est la réaction chimique qui transforme des corps gras en savon. Ces corps gras pouvant être des huiles végétales ou de la graisse animale. La saponification est décrite suivant la formule ci-après, et ainsi qu’on peut le constater, ne donne pas uniquement du savon mais aussi de la glycérine.

Corps gras + soude caustique = savon + glycérine

Le procédé marseillais

La particularité du Savon de Marseille réside dans son procédé de fabrication discontinu qui implique une cuisson en chaudron à 100 ou 110 degrés Celsius et plusieurs lavages de la pâte. C’est une ancienne méthode de saponification, longue et délicate, mais qui garantit un produit final de haute qualité et de longévité légendaire.

Il faut presque vingt jours de travail pour faire un cube de Savon de Marseille extra pur. Le procédé de fabrication de la pâte à savon pouvant durer une dizaine de jour à elle seule.

L’empatâge

C’est une réaction chimique lente à amorcer. Dans un grand chaudron, la soude et les corps gras sont mélangés et chauffés à ébullition. Les corps gras sont de l’huile d’olive, de palme et/ou de coco. On ajoute également de la pâte à savon provenant d’une cuisson précédente, ainsi que du sel de mer.

Le relargage

Cette opération est réalisée dans le même chaudron. L’ajout d’une lessive salée entraine le restant de soude au fond du chaudron et fait remonter le savon en surface.

La cuisson

On cuit le savon lentement pendant plusieurs jours. C’est cette étape du procédé qui fait qu’un Savon de Marseille, une fois séché, restera dur et ne fondra pas facilement. Les techniques modernes peuvent rendent cette étape beaucoup plus rapide mais le respect du procédé marseillais commande une telle rigueur car en quelques heures seulement, le savon n’aurait pas le temps de se former parfaitement et on obtiendrait un produit d’une moindre qualité et difficile à conserver.

La cuisson est terminée quand la lessive de soude ne s’altère plus. Le maître savonnier goûte alors le savon sur la pointe de sa langue, vérifie l’aspect de la pâte et son élasticité.

Le lavage et la liquidation

On lave la pâte à l’eau claire, ce qui entraîne les dernières impuretés vers le fond du chaudron. Le savon propre et pur – d’où l’inscription Extra pur que l’on trouve gravé sur les Savons de Marseille – nage alors en surface puis on laisse décanter pendant 2 jours. Le savonnier procède finalement à une dernière vérification de la viscosité.

Le coulage dans les mises

Les mises sont des bassins d’une profondeur de 40 centimètres et capables de recevoir le savon contenu dans les chaudrons. Les mises sont remplies rapidement afin d’empêcher les canalisations de se boucher. On étale le savon à l’aide d’une longue spatule et on lisse la surface.

Le savon, alors à une température d’environ 100 degrés, doit refroidir pendant 2 jours. Lorsque le savon a durci, on trace des lignes sur la surface et on le découpe en pains d’environs 35 kg. Ils prendront la direction de la machine à découper où ils seront sectionnés en cubes de différents poids. Le cube de Savon de Marseille est né.

Le séchage et le marquage

Né mais loin de pouvoir marcher. Il faut encore le marquer sur les six cotés grâce à la Tulipe. La Tulipe est un gabarit qui estampe ou grave les inscriptions si caractéristiques des savons véritablement faits selon le procédé marseillais.

Habituellement, on retrouve gravé sur le cube de savon, son poids à la fabrication, les mentions savon de Marseille extra pur 72%, le type d’huile de base et parfois le nom de la savonnerie.

Il faut ensuite le laisser sécher plusieurs jours à l’air libre ou dans des locaux aérés, idéalement sur des clayettes en bois. On devra le retourner de temps à autre afin de s’assurer que les six cotés sèchent correctement.

Parfumer et colorer le savon

Le Savon de Marseille étant un savon cuit, il est difficile de le parfumer durant le procédé de saponification.

L’astuce consiste à utiliser du savon de Marseille extra pur à 72% et de le broyer. On obtient donc des copeaux de savon. On les passe ensuite dans un mélangeur afin d’y intégrer les parfums. Un laminoir à rouleaux en granite rendra le mélange homogène puis la boudineuse formera un bâton de savon moulé. Il suffira de découper le bâton et grâce à une presse et des gabarits, on peut alors obtenir les formes voulues : rond, ovale, cubes ou savons fantaisies. Il est à noter que l’on ajoute de la glycérine à ces savons.

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